TRAVERSÉES DU PAYSAGE
Sculptures de Jean Anguera
Peu à peu, sans bruit, la plaine est entrée dans la sculpture.
Son horizontalité s’est manifestée par un besoin progressif d’étalement de la
matière, par une forme qui perdait ses limites.
En opposition, la verticalité de l’homme prenait tout son sens en exprimant
le besoin de se libérer de la pesanteur, la volonté de s’extraire de la matière…
Notre présence dans la réalité tient à ce rapport entre verticalité et horizontalité.
Des plis et des strates s’installent ; un certain ordonnancement des formes
ainsi qu’une écriture des surfaces. En découle le sentiment que nous sommes traversés par le paysage autant que nous le traversons. Le chemin vient de nous mais également il entre en nous…
Tous ces aspects de l’union et de la séparation de la présence et du lieu
nourrissent l’interrogation posée par la sculpture : ce qu’elle est en pensée.